Economie: Conditions de développement durable du secteur halieutique guinéen: méthodologie pour la définition d'indicateurs de suivi

Les conditions de développement durable du secteur halieutique peuvent se décliner selon quatre performances souhaitables : la viabilité économique, la "vivabilité" sociale, la reproductibilité de la ressource exploitée, la transmissibilité de l'exploitation à travers les générations (Landais, 1998). Pour évaluer ces performances, il est nécessaire de définir des indicateurs (i) aisément calculables, (ii) suffisamment robustes pour pouvoir être suivis sur le long terme, (iii) aptes à rendre compte de la diversité du secteur. Ce dernier point suppose qu’un indicateur puisse rendre compte de façon équivalente de l’état et/ou de la dynamique de chaque entité susceptible de faire l’objet d’une régulation (afin d’infléchir ou de conforter la tendance révélée par l’indicateur). La définition d’un indicateur de développement durable doit être ainsi conçue conditionnellement à la mise en évidence d’unité de gestion répondant à cette contrainte.

Pour aborder cette problématique, on propose un stage en binôme qui permette de conduire la recherche selon deux directions convergentes :

1. Le premier axe de travail porte sur la définition d'unités de gestion (voir accès au sujet détaillé). Ce stage sera réalisé par M.M. Diallo dans le cadre de son stage de fin de DESS. Ces compétences de géographes et l’application des connaissances acquises lors du DESS d’économie du développement devraient lui permettre de pouvoir mener à bien ce travail. Les trois mois que dureront le stage devrait permettre de mener à bien les étapes (i) et (ii) de cet axe. Il devrait aboutir à la définition circonstanciée du protocole permettant de conduire à l’étape (iii) ; étape réalisée après le DESS lors de son retour à plein temps au CNSHB.
2. La deuxième approche vise plus classiquement à l’identification d’indicateurs de développement adaptés aux spécificités du secteur halieutique guinéen. Pour ce faire les étapes à conduire sont (i) recenser, selon des critères économiques, une batterie d'indicateurs potentiels. Ce travail consistera en une compilation bibliographique et un tri des différents indicateurs disponibles cités par diverses institutions internationales et travaux de recherche scientifique (e.g., Costanza et al., 1997, Banque Mondiale, 1997, etc.) (ii) une bibliographie des contraintes et des méthodes liées à la définition d’indicateurs de développement (e.g., Michalos, 1997), (iii) une évaluation comparative afin de sélectionner les indicateurs les plus adaptés aux caractéristiques et aux priorités dégagées par le gouvernement pour l’évolution du secteur, (iv) réaliser un bilan de l’état économique du secteur à travers la construction d’un organigramme (e.g., Foucault et Chaboud, 1990) fondé sur l’utilisation de ces indicateurs. Si les indicateurs sont pertinents (i.e., correspondent à des dynamiques concrètes), le bilan obtenu devrait converger vers une partition du secteur concordant à des unités de gestion.
   Ce stage d’une durée d’un an sera réalisé par A.Brument, économiste titulaire d’un DESS d’économie du développement. Les premiers mois du stage (exploration des sources d’information et définition des protocoles) seront réalisés en collaboration avec M.M.Diallo, la suite du stage sera réalisée en solo. Les phases finales (convergence des problématiques, voir point ci-dessous) seront à nouveau réalisées en collaboration.
3. Le schéma méthodologique présenté comporte une interrogation sur l’équivalence entre critères de définition des unités de gestion et des indicateurs de développement durable. Cette inconnue constitue l’hypothèse de travail de cette double recherche. L’analyse des différences obtenues devrait permettre, en prenant en compte les contraintes économiques et de gestion, de mieux définir les qualités requises d’un indicateur de développement.

Notes sur le travail :

1. Le résultat souhaité n’est pas l’évaluation du secteur proprement dite ou l’obtention des indicateurs, problème qui dépasse la portée de ce double stage, mais la construction d’une base méthodologique permettant l'établissement d'un protocole visant à la définition d'indicateurs pertinents ; susceptibles de faire l’objet d’un suivi, permettant de considérer l'évolution globale du secteur, sa pérennité et les conditions, les attendus et les contraintes liées à son développement.
2. Cette recherche suppose de ne pas rentrer dans le détail des caractéristiques et du fonctionnement du secteur mais d’en réaliser un aperçu global. Elle implique en effet de prendre en compte les ressources et espaces marins, les flottilles et leurs relations, les ports et leurs dynamique, les produits et les différents marchés, les différents types de communautés et de secteur professionnels en présence, les différents espaces et leurs relations, etc..
3. Les sources d’information disponibles et qui pourront être utilisées sont principalement :

• Les données géo-référencées disponibles au CNSHB au sein d'un SIG,
• La bibliothèque de rapports du CNSHB,
• La littérature internationale
• Les statistiques de base de l'exploitation compilées au sein de l'observatoire des pêches du CNSHB,
• Les outils et méthodes de l'analyse économique, notamment , les méthodes d'évaluation économiques de la valeur de service des différents constituants (Costanza et al., 1997)

Vos commentaires à ...

Responsable de l'opération: M.M. Diallo / Auteur(s) : J. Le Fur / Webmaster(s) : Moussa Touré

Agent n°3, Créé le : 11/02/99, Contrôlé le : 02/05/99, index des pages