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Note de Lecture
Résumé/Note: le livre toujours pas publié de Aubin (considérations
sur la théorie mathématique de la Viabilité)
- Traits communs aux macro-systèmes est le regroupement de leurs variables descriptives
en deux catégories: les états et les régulons (néologisme représentant des variables
de régulation dun système par opposition aux commandes de pilotage que lon trouve dans les systèmes
cybernétiques conçus par les hommes):
- Très souvent, les rétroactions, une fois dégagées dans lanalyse
dun système, sont posées comme primitives, comme points de départ, dans lanalyse
de questions à élucider. Ici, ces rétroactions seront des réponses à
des questions posées, des phénomènes dérivés, des points darrivée,
ou plutôt de transit.
- Principe dinertie: ce principe énonce que les régulons névoluent
que lorsque la viabilité est en jeu.
- Tout empire périra, tel est le titre dun ouvrage de J.B. Duroselle
- Ils (les systèmes) peuvent disparaître, faisant éventuellement place à
dautres systèmes qui prennent éventuellement la relève.
- La complexité est intimement liée à lévolution et à
ladaptation. Nayant nul besoin de sadapter, les objets naturels inanimés ne sont pas complexes.
- Un démiurge émerge, opportuniste, conservateur, paresseux, qui malgré
tous ces défauts, ou plutôt, grâce à eux, guide lévolution du système
en le maintenant en vie, pour le maintenir en vie.
- Un système sera décrit ici comme un ensemble dinstruments de mesure ou
de perception sensorielles appliqué à un environnement donné.
- LHomme est à la fois acteur (il agit sur lenvironnement et le transforme), spectateur
(il peut percevoir et interpréter cet environnement ainsi que ses variations causées
par ses actions) et conteur (il se souvient des spectacles passés et les raconte pour transmettre
aux autres sa propre reconstruction du monde quil a observé) (p.1).
- Le réductionnisme hiérarchique consiste à expliquer le fonctionnement des
systèmes dun niveau donné en fonction des systèmes apparaissant au niveau immédiatement
inférieur (p.12).
- Si les questions se posent aux niveaux supérieurs dun métasystème,
les réponses se trouvent certainement dans le détail du fonctionnement des sous-systèmes
des niveaux inférieurs. Létude dun niveau du système sexprime en fonction des concepts
élaborés dans létude des niveaux inférieurs (p.12).
- Plutôt que des décisions optimales, il vaut mieux des décisions prises
à temps (p.31).
- Les systèmes dêtres vivants ont souvent tendance à créer et entretenir
leur propre variabilité, en multipliant les possibles, les combinant, les entrecroisant. Cest ce
que les biologistes appellent maintenant une évolution en buisson. Si lenvironnement ne se prête
pas naturellement à cette variabilité, ces systèmes y pourvoient eux-mêmes en suppléant
dautres régulons, en investissant dans la flexibilité en quelque sorte (p.36).
- Que ferait un cheval sans oeillères au milieu dun désert écrasé
de soleil, sans aucun point de repère ? Il deviendrait probablement fou, se cabrerait, ruerait, hennirait
de désespoir, mais resterait sur place. Mettez lui une oeillère, et soulagé, il galopera dans
un monde qui aura repris une direction, un sens (p.39).
- Une évolution est contingente si nul ne peut en restituer les évolutions
au moyen de systèmes déterministes (p 40).
Une évolution ne peut pas être contingente lorsquelle est observée dans
le cadre dun macrosystème et le devenir dans le cadre dun autre.
Lévolution des accidents de la circulation perçue par une compagnie dassurance
semble fort peu contingente lorsquelle est comparée aux évolutions des années écoulées.
Elle lest par contre pour le macrosystème formé dun individu, qui bien naturellement, ne tient
pas compte de la possibilité dun accident parmi les trajectoires de son propre système.
La contingence est ici définie de façon relative et non pas absolue, entendue par
raport à la loi dévolution dun macrosystème. Plus nombreuses sont les évolutions
possibles de ce macrosystème, plus réduite est la contingence (p.40).
- Si lon ne mentionne plus le hasard, mais la variété possible des évolutions,
on peut répartir les sources de variabilité en au moins trois catégories: celle qui
joue au niveau des données initiales successives, celle qui joue au niveau des régulons du macrosystème
et celle qui résulte de linteraction avec un environnement dont lévolution est indépendante
(p.42).
- Toute théorie réductrice dincertitude sert doeillère, donne en quelque
sorte une intelligibilité ne serait-ce que partielle à une contingence embrouillée (p.42).
- La théorie de la viabilité se situe en quelque sorte à lopposé
de celle du chaos, qui a pour objet de produire de lindéterminisme à partir de systèmes déterministes.
Ici, cest le contraire qui nous préoccupe: il sagit de produire de petits nombre dévolutions,
de déceler une certaine régularité à partir dun mécanisme non déterministe,
dès lors que lon respecte des contraintes de viabilité et que lon obéit au principe dinertie
(p.49).
- Au lieu dexpérimenter le système, le devin, si devin il y a, doit se mettre au
travail, observer lévolution du système pour prendre les décisions qui simposent (p.50).
- Le principe téléologique: les théories téléologiques (e.g.,
optimisation intertemporelle) exigent implicitement:
- La présence de commandes de pilotage (et non plus de simples régulons)
sur lesquelles agissent un acteur ou un petit nombre dacteurs,
- une connaissance des lois déterministes qui relient ces contrôles
à lévolution de létat,
- un accord sur le choix du critère doptimalité intertemporel
(ou de plusieurs critères),
- une connaissance du futur qui seule permet de définir les critères
doptimalité intertemporels,
- que les décisions prises soient prises une fois pour toutes à
linstant initial (p.53).
- Une façon plus conforme au point de vue évolutif consiste non pas à optimiser
des critères intertemporels mais à les améliorer au fur et à mesure de lévolution.
Ce principe damélioration rend mieux compte de la myopie des acteurs du système qui nont
pas les moyens dappréhender lavenir, même sils en ont le désir (p.54).
- Lorsquau cours de lévolution des composantes dun système, certaines névoluent
pas, demeurent stationnaires pendant une période suffisamment longue (au regard dun temps de référence),
nombreux sont ceux qui depuis Linné (qui en 1770 fondait la description des espèces sur " les
parties qui ne sont point sujettes à varier ") les qualifient de structure (p.78). i.e., Les
structures sont les composantes qui demeurent stationnaires lors de lévolution dun système.
- Les individus agissent les uns sur les autres et sur lenvironnement selon leurs humeurs, mais
par le truchement de leurs comportements ...
les comportements sont des règles " si..., alors..., ... " (p.102).
- Chaque individu est porteur dune combinaison particulière de comportements élémentaires.
Un groupe dindividus suffisamment nombreux ne serait stable que si une répartition harmonieuse de ces caractères
des individus sétablit, où le gendarme contrôlerait lescroc ! (cest bien souvent le cas
des " familles idéales" dans la sagesse africaine). Loin de séquilibrer statiquement,
actions agonistes et antagonistes, agissant à des moment différents, permettent dexporer lunivers
social en brisant les interdits, tout en évitant de trop forts dérapages (p.103).
- Les individus communiquent entre eux de multiples façons, par des signaux comportementaux,
par des actions amicales et inamicales, et surtout, dans le cas des sociétés humaines, par le langage.
(et dans MOPA ?) (p.103).
- Dieu sait si on peut causer plus de mal par un gant jeté au visage que par un coup de
poing, par une méchanceté cinglante que par un passage à tabac. Ce dernier, condamnable certes,
ne laisse pas de traces physiologiques durables. Mais une insulte, surtout lorsquelle est interprétée
comme telle, enflée par une rumination paranoïde et broyage de noir un tantinet masochiste, perdurera
longtemps et samplifiera avec le temps, quitte à ce que linvention suppléée à la
mémoire. Le ridicule ne tue pas toujours, mais il laisse de douloureux souvenirs et alimente la rancune.
- Agir, dans une société, cest inlassablement convaincre toute une
série dinterlocuteurs qui ont le pouvoir de réaliser ou de bloquer votre désir. Une fois
exprimé, ce désir acquiert une certaine valeur, de sorte que certains de ces interlocuteurs (il en
suffit dun) voudront laccaparer à leur profit. Il faudra souvent consacrer beaucoup plus de temps et defforts
à les convaincre quil en faut pour réaliser ce désir (p.103).
- Un groupe social ne peut être viable si ses membres donnent des interprétations
trop différentes du monde dans lequel ils vivent et des événements qui y surviennent (p.110).
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