Co-existence et compétition Co-existence et compétition
1 - Compétition en écologie : La co-existence, apparue pour la première fois dans "L'origine des espèces" de Darwin, fait appel en écologie à la notion de compétition vis-à-vis d'une ressource limitante (Barbeau, 1992). Les expériences de Grinnel (1904) et Gause (1935) et modélisées par Lotka-Volterra, ont abouti au "principe d'exclusion compétitive" et de lutte pour la vie (Gause, 1935). Pourtant confirmée par des expériences en laboratoire, cette théorie n'est plus aussi valide lorsque le milieu est affecté par des perturbations aléatoires ou lorsque des prédateurs sont introduits dans le système. Ainsi, les expériences de Huffaker puis de Pimentel et al. (1965) sur Musca domestica et Phaenicia sericata, montrent que ce phénomène d'exclusion compétitive disparaît et que les deux espèces co-existent lorsque le milieu est hétérogène et compartimenté. Ces expériences qui ne peuvent être modélisées par des équations mathématiques montrent le rôle prépondérant que joue l'espace en écologie. S'y ajoute la nécessité de considérer le système dans sa dynamique et d'introduire le rôle du temps (délais, retards, etc.).
2 - Rapports proies-prédateurs : On peut donc distinguer la notion de co-existence de celle de co-viabilité. Cette dernière, sous le regard de l'écologie, ferait plutôt référence aux rapports proies-prédateurs. Depuis les expériences de Gause, on sait que l'introduction de prédateurs dans une enceinte où vivent des espèces en compétition, favorisent la co-existence de ces compétiteurs. Paine (1966) fait l'hypothèse que "la diversité spécifique locale est directement liée à l'efficience avec laquelle les prédateurs préviennent la monopolisation des ressources principales de l'environnement par une seule espèce" (cité dans Barbault, 1992). Cependant, les rapports herbivores - végétaux peuvent s'avérer en contradiction avec cette hypothèse. On a alors suggéré que la diversité augmentait quand la pression de consommation se portait préférentiellement sur les espèces compétitivement dominantes.
