PÊCHE ARTISANALE
RÉPARTITION DE LA PÊCHE ARTISANALE
La pêche artisanale maritime guinéenne est une
pêche piroguière qui s'exerce à
partir d'une centaine de plages-débarcadères réparties sur l'ensemble du littoral.
La densité des ports est particulièrement élevée près de la ville de Conakry qui est
une région privilégiée en matière de voie de voies d'accès, d'écoulement des
marchandises et d'accès aux services liés à la pêche (matériel, réparation,
capacité de conservation). En dehors de Conakry, le caractère enclavé des
ports est sensible, constituant une véritable contrainte au développement équilibré du
secteur.
En 1995, le parc piroguier a été estimé à 2 300 pirogues actives (soit environ 8 000
emplois directs) ont la moitié environ est motorisée. 38% de ce parc est localisé dans
la région de Conakry suivie par les préfectures de Boffa et Boké, toutes situées au
nord, qui en représentent respectivement 28 et 17%.
Certains ports (21) font l'objet d'un système d'enquête complet (capture, effort,
emploi, rentabilité, valorisation) dans le cadre du dispositif Observatoire des
pêches de Guinée, qui vise à assurer le suivi des ressources halieutiques, de
leur exploitation et de leur commercialisation et à mieux évaluer les enjeux
socio-économiques de développement de ce secteur.
Faute de repère évidents en
mer, la répartition spatiale des activités de la pêche artisanale est une connaissance
difficile à appréhender. On peut cependant décrire les zones de pêche à partir de
leur toponyme nie, des armes où repères décrivant leurs situations par rapport à la
côte ainsi que certaines caractéristiques physique du milieu (bathymétrie, nature du
fond...) Ce travail a été réalisé pour les sept principaux types d'engins de pêche
artisanale maritime. Il indique que l'occupation de l'espace est contractée selon les
types d'unités de pêche et espèces cibles. Les unités utilisant les trois premiers
types d'engins (FMDE, FME, FT) visent en grande partie les ressources pélagiques
côtières comme l'ethmalose et les sardinelles mais leurs profondeurs d'exploitation sont
légèrement décalées. Les filets maillants (FMDE et FME) sont mis en oeuvre entre 56 et
10m de profondeur alors que les Filets tournants sont utilisés plus au large, jusqu'aux
fonds de 2 m. Cette différence de profondeur d'activité correspond à des
caractéristiques techniques différentes entre ces unités, en particulier le rayon
d'action des embarcations et la chute de leurs filets. Parmi les quatre catégories
d'engins de fond (FMC,PA,LIG,LI) qui ciblent les ressources démersales, les LIGNES (LI)
et le PALANGRE (PA) exploitent la zone la plus côtière, où dominent les espèces de la
communauté à sciaendés, alors que les ligne avec glacière qui concentrent leurs
efforts sur les dorades de la communautés à sparidés, fréquentent les plus grandes
profondeurs.
ACTIVITÉ DE LA PÊCHE ARTISANALE
Les activités de la pêche artisanale maritime, qui ont atteint
350 000 jours de mer en 1995, sont principalement concentrées dans la région sud autour
de Conakry.
Nous l'avons vu, dans cette région, la densité des ports et le nombre de pirogues sont
importants; en outre le taux d'activité des pirogues y est plus élevé qu'ailleurs
renforçant la suprématie de cette région en terme d'activité.
Globalement les activités de pêche ont surtout lieu dans les zones estuariennes et dans
la proche bande littorale jusqu'aux fonds de 10 mètres qui constitue l'espace
privilégié de l'activité artisanale.
Une partie des activités s'étend cependant jusqu'aux fonds de 40 mètres, au large des
îles de Loos et au nord du
pays.
PRODUCTION DE LA PÊCHE ARTISANALE
Ce déploiement vers le large
est en fait récent; il est lié l'apparition des pirogues motorisées équipes de caisse
à glace pour la pêche des dorades et qui date du début des années 90.
La production totale de la pêche artisanale a atteint 52 000 tonnes en 1995, soit 75%
des captures totales conservées en Guinée, toutes pêche confondues.
Cette production est mieux répartie sur l'ensemble du littoral que ne l'est l'activité
de pêche; en particulier, la préfecture de Boffa atteint une production équivalente à
celle de Conakry (20 000 tonnes), indiquant que les rendements par jour de mer y sont plus
élevés.
Au nord près du cap Verga, les zones de forte production apparaissent légèrement
décalées vers le large jusqu'aux fonds de 20m.
PRODUCTION DE LA PÊCHE ARTISANALE PAR TYPE DE RESSOURCE
Deux types de ressources
maritimes sont exploités par la pêche artisanale. Les ressources pélagiques, ensemble
d'espèces vivant en plein eau et consommées localement après fumage, ce sont
l'ethmalose et les sardinelles et, les ressources démersales composées d'espèces, à
forte valeur commerciale, vivant près du fond: on peut citer les bars, les capitaines,
les mâchoirons et les dorades.
Production Pélagique : L'exploitation des ressources pélagiques, avec 29 000 tonnes en 1995 est bien répartie sur l'ensemble du littoral avec une grande région de production centrée sur la préfecture de Boffa qui en produit à elle seule 14 000 tonnes.
Production démersale: Les ressources démersales, quant à elle avec 23 000 tonnes en 1995,sont surtout exploitées dans la région sud près de Conakry qui produit à elle seule 13 000 tonnes. On notera que dans cette région sud, l'exploitation de ces ressources concerne de l'ensemble de la zone côtière et estuarienne alors que dans la région nord, cette dernière se limite aux eaux estuariennes.
MOTS CLES | zone | activité | répartition | production | artisanale |
Auteur : Mohamed Soumah
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