ZEE | Carte | Hydro | Ressource | Repartition | Zone de pêche | Activité Pêche | Production |
zone activité | P.Demersal | Cephalo | crevette | Interaction | Commerce | Long |
LA ZEE GUINÉENNE : CARTE DE SITUATION
Le secteur de la pêche maritime est un secteur en fort développement
et porteur de nombreux espoirs pour la Guinée. En 1995, les captures totales opérées et conservées
dans la Zone Économique Exclusive atteignaient 75 300 tonnes (52 000 tonnes pour la pêche
artisanale et 13 300 tonnes pour la pêche industrielle); elles ont mis en jeu un effort de pêche
correspondant à 2 300 pirogues et 117 licences de pêche industrielle. La nature du tracé des
frontières maritimes de la Guinée avec respectivement, la Guinée - Bissau au nord et la Sierra
Leone au sud, donne à la ZEE guinéenne une forme particulière de triangle, réduisant ainsi régulièrement
son espace maritime. Les traditions maritimes ne sont pas anciennes en Guinée mais elles marquées,
comme les études historiques le montrent, par une singulière capacité des nationaux à
s'approprier le savoir faire des pêcheurs étrangers qui sont venus, à des diverses occasions,
exploiter les eaux marines Guinéenne. La Guinée dispose, comme nous le verrons, de conditions
naturelles favorables susceptibles de donner à la pêche un rôle moteur à la fois dans la création
de richesses, dans le développement de différentes régions maritimes du pays ainsi qu'en matière
de l'autosuffisance alimentaires. Ce document à pour objectif de mettre à disposition des
principaux acteurs intervenant dans les pêches maritimes,
un aperçu synthétique
et visuel des principales caractéristiques du secteur et d'indiquer
quelques contraintes à son développement.
Il présente un ensemble de cartes, avec leur commentaire, sur les thèmes
suivants:l'environnement, les ressources, la pêche artisanale, la pêche industrielle, les
interactions entre pêcheries et les circuits de commercialisation des produits de la pêche. Ces
cartes sont été produites par l'
Observatoire des Pêches de Guinée
au sein du Centre National des Sciences Halieutiques de Boussoura
(CNSHB). Elle sont les résultats de la mise en place d'un Système d'Information Géographique (SIG),
fruit d'une collaboration entre l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et Agriculture
(FAO), l'Institut Français de Recherche Scientifique pour le développement en coopération
(ORSTOM) et le CNSHB.
CARTE SCHÉMATIQUE DE LA SÉDIMENTOLOGIE DES FONDS (0 - 200m)
Par son étendue, le plateau continental guinéen
représente la plus grande surface continentale submergée de toute l'Afrique atlantique. Il atteint
200 km de largueur au droit de rio komponi et sa pente, orientée nord-est sud-ouest, est très
faible. selon la nature des fonds, il peut être schématiquement divisé de la côte vers le large
en trois zones d'importances inégale:
Des fonds de 0 à 20m.
C'est une zone, d'une largueur de 20 à 90 km, soumise à la dynamique
estuarienne et l'action des courants de marée. Elle est caractérisée par une sédimentation
active de particules fines et des limons d'origine fluviatile enrichis en matière organique par
les mangroves qui s'étendent sur l'essentiel du littoral. Les fonds y sont ainsi constitués
surtout de vasières.
Des fonds de 20 à 60.
D'une largeur de 40 à 100km, cette zone occupe la plus grande partie
du plateau continental. Elle se présente comme une plaine ondulée entaillée par la paléovallées
du rio komponi, du rio nunez, de la fatala et du konkouré. C'est une zone accumulation de sédiment
tant terrigènes(sables siliceux) que biogènes (sables coquilliers). Les sédiments vaseux y sont
peu représentés et ne se concertent qu'en taches isolées au voisinage des paléovallées.
Des fonds de 60 à 200.
Dans cette zone, dont la larguer maximale est de 30km, la pente est
plus accentuée et on peut observer la présence d'importantes falaises longitudinales entre 90 et
100m de profondeur. Les fonds sont généralement recouverts de vase sableuse riche en éléments
carbonates.
HYDROCLIMAT
L'hydroclimat de la ZEE guinéenne est caractérisé, en ce qui concerne la salinité
et la température, par deux saisons bien marquées. Saison humide
Pendant
la saison humide
, de juin à novembre, les apports continentaux d'eau douce et
la pluviométrie sont importants; la dessalure de l'eau de mer est alors très marqués à
la côte et s'étend loin vers large en pârticulier vers le nord du pays. Un profil de salinité réalisé
au large, met en évidence que la couche dessalée atteint encore une vingtaine de mètres à une
distance de 100 milles marins de côtes.
Saison sèche
En la saison sèche
, de décembre à mai, les apports d'eau douce diminuant, seule une frange côtière
conserve des salinités inférieures à 33gr/l, la partie médiane du plateau retrouvant des valeurs
de salinité plus ,typiquement marines. Les températures de surface en saison humide sont
relativement homogènes oscillant entre 27 et 29,5°C avec des écarts très localisés de 1 à 2
degrés. En saison sèche, les eaux se refroidissent légèrement, en moyenne de 3°C. Cette saison
se singularise surtout par l'apparition, dans la partie nord-ouest de la ZEE, d'eau froides liées
au phénomène d'Upwelling.
Ce phénomène océanographique, provoqué par les vents et observable sur une grande partie de la région
nord-ouest africaine, se caractérise par des remontées saisonnières ou permanente d'eaux frondes
froides. Leur contact avec les eaux superficielles, plus chaudes, détermine localement des fronts
thermiques; ces écarts de température peuvent, ici, dépasser 4 degré sur une distance 20 milles
nautiques. Un profil de température réalisé au large, indique bien que toute la colonne d'eau est
concernée par cette remontée d'eaux froides. Ainsi, le plateau continental guinéen n'est pas
marqué, comme d'autres régions d'Afrique de l'ouest , par de grands déplacements de masses
d'eaux. En revanche, les deux saisons hydrologiques se caractérisent respectivement par deux
sources d'enrichissements du milieu marin: celle correspondant aux apports continentaux qui
concernent l'ensemble de la zone côtière surtout en saison humide et, celle correspondant à
l'extension vers le sud du phénomène d'Upwelling, en saison sèche et au large. Ces connaissances
sur l'environnement du plateau continental guinéen, sa sédimentologie et son hydroclimat,
permettent de mieux comprendre la distribution géographique particulière des ressources marines et
des activités de pêche.
On retrouve en Guinée les trois grandes communautés caractéristiques
des peuplements démersaux de l'ensemble de golfe de Guinée. En raison de conditions
environnementales particulières, ces communautés apparaissent d'importances inégales.
De la côte vers large et sur une distance moyenne de 15 à 20 mille nautiques, on observe sur les
fonds de vase une importante
communauté à sciaendés
vivant dans des
eaux chaudes dessalées
jusqu'à une profondeur environ 15m. bénéficiant toute l'année
l'enrichissement du milieu par les apports des cours d'eau et de la matière organique provenant
des mangroves, elle se caractérise par une biomasse importate de nombreuses espèces dont
les principales sont Pseudotolithus elongatus (Bobo) P. brachygnathus (Fouta) Arius spp. (Konkoé),
Pomadasys jubelini (Kèssikèssi) ou Penaeus notialis (Crevette blanche).
Cette communauté fait l'objet d'une intense exploitation à la fois par la pêche
industrielle et par la pêche artisanale A partir de 20m, profondeur à laquelle la dynamique bio sédimentaire
côtière ne se fait plus sentir et où les apports fertilisants de l'upwelling sont inexistants,
le milieu s'appauvrit considérablement. Cette partie du plateau continental, constituée de fonds
de sable propre et azoïque, est occupé de façon discontinue jusqu'à environ 80m de profondeur
par une
communauté à sparidés
composée d'espèces plutôt d'affinité d'eaux froides et salées.
On y observe généralement des densités faibles et des individus souvent de petite taille.
L'exploitation porte surtout sur les seiches (Sepia officinalis hierreda), exploitée par la pêche
industrielle, les dorades (sparus caeruleostictus et pagellus bellottii) capturée à la ligne par
la pêche artisanale.
Enfin, au-delà de 80 à 100m, il existe une
communauté profonde
typique des fonds vaseux du rebord du plateau qui assure la transition
avec une faune encore peu connue et qui peuple la pente continentale jusqu'au moins 1000m de
profondeur. Cette communauté constitue une biomasse importante composée d'espèces qui
pour la plupart ne présentent aucun intérêt économique, à l'exception du crabe profond
Geryon quinquedens et des crevettes parapenaeus longirostris et Hererocarpus spp.
RÉPARTITION DE LA PÊCHE ARTISANALE
La pêche artisanale maritime guinéenne est une
pêche piroguière
qui s'exerce à partir d'une centaine de plages-débarcadères réparties sur
l'ensemble du littoral.
La densité des ports est particulièrement élevée près de la ville de Conakry qui est une région
privilégiée en matière de voie de voies d'accès, d'écoulement des marchandises et d'accès aux
services liés à la pêche (matériel, réparation, capacité de conservation). En dehors de
Conakry, le caractère enclavé des ports est sensible, constituant une véritable
contrainte au développement équilibré du secteur.
En 1995, le parc piroguier a été estimé à 2 300 pirogues actives (soit environ 8 000 emplois
directs) ont la moitié environ est motorisée. 38% de ce parc est localisé dans la région de
Conakry suivie par les préfectures de Boffa et Boké, toutes situées au nord, qui en représentent
respectivement 28 et 17%.
Certains ports (21) font l'objet d'un système d'enquête complet (capture, effort, emploi,
rentabilité, valorisation) dans le cadre du dispositif Observatoire des pêches de Guinée,
qui vise à assurer le suivi des ressources halieutiques, de leur exploitation et de leur
commercialisation et à mieux évaluer les enjeux socio-économiques de développement de ce
secteur.
Faute de repère évidents en mer, la répartition spatiale des activités de la pêche artisanale est une connaissance difficile à appréhender. On peut cependant décrire les zones de pêche à partir de leur toponymie, des armes où repères décrivant leurs situations par rapport à la côte ainsi que certaines caractéristiques physique du milieu (bathymétrie, nature du fond...) Ce travail a été réalisé pour les sept principaux types d'engins de pêche artisanale maritime. Il indique que l'occupation de l'espace est contractée selon les types d'unités de pêche et espèces cibles. Les unités utilisant les trois premiers types d'engins (FMDE, FME, FT) visent en grande partie les ressources pélagiques côtières comme l'ethmalose et les sardinelles mais leurs profondeurs d'exploitation sont légèrement décalées. Les filets maillants (FMDE et FME) sont mis en oeuvre entre 56 et 10m de profondeur alors que les Filets tournants sont utilisés plus au large, jusqu'aux fonds de 2 m. Cette différence de profondeur d'activité correspond à des caractéristiques techniques différentes entre ces unités, en particulier le rayon d'action des embarcations et la chute de leurs filets. Parmi les quatre catégories d'engins de fond (FMC,PA,LIG,LI) qui ciblent les ressources démersales, les LIGNES (LI) et le PALANGRE (PA) exploitent la zone la plus côtière, où dominent les espèces de la communauté à sciaendés, alors que les ligne avec glacière qui concentrent leurs efforts sur les dorades de la communautés à sparidés, fréquentent les plus grandes profondeurs.
ACTIVITÉ DE LA PÊCHE ARTISANALE
Les
activités de la pêche artisanale maritime, qui ont
atteint 350 000 jours de mer en 1995, sont principalement concentrées dans la région sud autour de
Conakry.
Nous l'avons vu, dans cette région, la densité des ports et le nombre de pirogues sont importants;
en outre le taux d'activité des pirogues y est plus élevé qu'ailleurs renforçant la suprématie
de cette région en terme d'activité.
Globalement les activités de pêche ont surtout lieu dans les zones estuariennes et dans la proche
bande littorale jusqu'aux fonds de 10 mètres qui constitue l'espace privilégié de l'activité
artisanale.
Une partie des activités s'étend cependant jusqu'aux fonds de 40 mètres, au large des îles de
Loos et au nord du pays.
PRODUCTION DE LA PÊCHE ARTISANALE
Ce déploiement vers le large est en fait
récent; il est lié l'apparition des pirogues motorisées équipes de caisse à glace pour la pêche
des dorades et qui date du début des années 90.
La
production totale
de la pêche artisanale a atteint 52 000
tonnes en 1995, soit 75% des captures totales conservées en Guinée, toutes pêche confondues.
Cette production est mieux répartie sur l'ensemble du littoral que ne l'est l'activité de pêche;
en particulier, la préfecture de Boffa atteint une production équivalente à celle de Conakry (20
000 tonnes), indiquant que les rendements par jour de mer y sont plus élevés.
Au nord près du cap verga, les zones de forte production apparaissent légèrement décalées vers
le large jusqu'aux fonds de 20m.
PRODUCTION DE LA PÊCHE ARTISANALE PAR TYPE DE RESSOURCE
Deux types de ressources maritimes sont exploités par la
pêche artisanale.
Les ressources pélagiques, ensemble d'espèces vivant en plein eau et consommées localement après
fumage, ce sont l'ethmalose et les sardinelles et, les ressources démersales composées d'espèces,
à forte valeur commerciale, vivant près du fond: on peut citer les bars, les capitaines, les mâchoirons
et les dorades.
Production Pélagique : L'exploitation des ressources pélagiques, avec 29 000 tonnes en 1995 est bien répartie sur l'ensemble du littoral avec une grande région de production centrée sur la préfecture de Boffa qui en produit à elle seule 14 000 tonnes.
Production démersale: Les ressources démersales, quant à elle avec 23 000 tonnes en 1995,sont surtout exploitées dans la région sud près de Conakry qui produit à elle seule 13 000 tonnes. On notera que dans cette région sud, l'exploitation de ces ressources concerne de l'ensemble de la zone côtière et estuarienne alors que dans la région nord, cette dernière se limite aux eaux estuariennes.
ZONE D'ACTIVITÉ DE LA PÊCHE INDUSTRIELLE
Selon le type de licence, poissonnière, céphalopodière ou crevettière, les pêcheurs industriels exploitent des zones différents.
Poissonniers Pélagiques: Les poissonniers Pélagiques (captures conservées en 1995 : 3 400 tonnes) fréquentent la partie nord-ouest du plateau continental pendant la fin de la saison sèche lors de la disponibilité en ressources pélagiques du large est maximale, en liaison avec le phénomène d'upwelling.
Les poissonniers démersaux (captures conservées en 1995 : 8 600 tonnes) exploitent une grande partie du plateau continental mais leur activité est surtout concentrée dans le nord-ouest et vers la côte autour des caps (Conakry et le cap verga). En fonction des années et des saisons, l'importance respective de ces pôles d'activité peut évoluer selon que les unités industrielles recherchent des bonnes captures de seiches sur la partie nord ouest du plateau ou des fortes abondances de la communauté à scianidés à la côte.
L'activité des Céphalopodiers
(captures conservées en 1995 : 10 100 tonnes) est à échelle annuelle surtout concentrée
sur les zones de forte abondance de
seiches dans la partie nord ouest du plateau continental.
Cette zone est privilégiée en
mars-avril, ensuite les bateaux se déplacent vers la côte à proximité du cap verga
où ils se trouvent vers le mois de juin.
Le restant de l'année, l'activité baisse et les bateaux sont alors plus dispersés.
Les crevettiers (captures conservées en 1995 : 600
tonnes) exploitent deux stocks bien différenciés.
Un stock très côtier constitué essentiellement d'espèces de crevettes côtières parapenaeopsis
atlantica et penaeus notialis et un stock situé beaucoup plus au large sur des fonds de 200 à 600
mètres comprenant des espèces de crevettes du genre parapenaeus et heterocapus.
INTERACTION ENTRE LA PÊCHE ARTISANALE ET LA PÊCHE INDUSTRIELLE
La zone d'activité de la pêche industrielle dans son
ensemble (poissonnière, crevettière et céphalopodière) couvre, en 1995, la partie centrale et
externe du plateau continental et particulièrement sa partie nord-ouest.
En revanche, la pêche artisanale exerce ses activités dans la partie la plus côtière du plateau
et plutôt dans sa partie méridionale. Malgré cette répartition, en première analyse contrastée
voire opposée, les deux activités ont de nombreuses.
Zones de pêche en commun où la fréquence de perte d'engins artisanaux emportés par les
chalutiers industriels est forte en dépit d'une législation réservant la zone des six milles
nautiques à la pêche artisanale.
Cette interaction d'ordre spatial entre les deux types de pêche découle, d'une part de l'extension
de la côte de l'activité, en partie illégale, de la pêche industrielle pour profiter de
rendements élevés d'une part, vers le large, des activités de la pêche artisanale.
En 1995 ces zones, pouvant présenter un risque de conflit en matière d'accès de l'espace de pêche,
sont particulièrement importantes dans la région du cap verga, au nord de Conakry et, au nord,
dans la zone littorale de la préfecture de Boké. Une surveillance maritime renforcée dans ces
zone permettait d'y diminuer l'incursion des chalutiers industriels et de réduire les risques de
conflits.
COMMERCIALISATION DES PRODUITS DE LA PÊCHE
Poisson de mer fumé court
Le poison fumé court. La durée de conservation très limitée de ce type de produit fait que son aire de distribution est identique à celle du poisson frais et réfrigéré. Poisson de mer fumé longLe poisson fumé long. il s'agit du type de produit le plus commercialisé à l'échelle nationale. Il provient non seulement du littoral guinéen mais aussi des quatre pays limitrophes déjà cité (Sénégal, Gambie, Sierra Leone, et Guinée Bissau)
.En fin les produits de la pêche continentale proviennent de la production nationale et de certains pays limitrophes, notamment le mali. Ils sont davantage livrés sous la forme de produit fumé que frais, cette dernière forme étant l'avantage exclusif des marchés situés au niveau des zones de production en Guinée.
MOTS CLES |
commercialisation | poisson | eau | mer | douce |
Auteur : Mohamed Soumah / Webmaster(s)
Agent n°109, créé le : 15/12/00, modifié le 19/12/00, index
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